Université populaire de la Nouvelle-Calédonie n°5 : jeudi 5 juillet 2018

Université populaire de la Nouvelle-Calédonie n°5 : jeudi 5 juillet 2018

Multiculturalisme en Nouvelle-Calédonie

Que penser de l’importance accordée à la reconnaissance de
l’identité kanak en Nouvelle-Calédonie ?

Jeudi 5 juillet 2018 de 18h à 19h30

Amphithéâtre du lycée Blaise Pascal (22 rue Blaise Pascal, Anse-Vata)

Résumé de l’exposé :

Lorsqu’on entend parler aujourd’hui de multicuturalisme, nous pensons évidemment à nos sociétés pluriculturelles, à savoir : des sociétés au sein desquelles une grande diversité de cultures (on a pu parler, dans l’histoire et au gré des contextes, successivement, de races, d’ethnies ou de communautés) se côtoient et coexistent, pour le meilleur et pour le pire.
Le fait même de la diversité culturelle va pour nous de soi et nul, sinon les extrêmes, ne se risque à la nier ou à la remettre en question : cette diversité est au pire considérée comme un mal nécessaire auquel il faut se résigner, au mieux comme une richesse dont il faut se réjouir. Mais les modalités de cette coexistence des cultures sont très (trop) rarement évoquées ou questionnées dans l’espace public et sont le plus souvent abandonnées à l’arène politique.

Est-il juste, comme nous le croyons spontanément, de placer toutes les cultures sur un même pied d’égalité ? Faut-il, comme on l’entend souvent, cesser de raviver les blessures de l’histoire pour construire sereinement, main dans la main, l’avenir ?

Ces questions, on s’en doutera, ont une résonance particulière en Nouvelle-Calédonie où la question de la colonisation d’une part et celle de l’indépendance de l’autre, sont loin d’être consensuelles. Les questions, pour paraître peut-être choquantes, doivent malgré tout – et urgemment – être posées : doit-on considérer que la Nouvelle-Calédonie, aujourd’hui, est décolonisée ? Est-il injuste d’accorder une reconnaissance particulière à l’identité kanak et considérer que les autres identités culturelles s’en trouvent lésées ? Continuer de reconnaître, aujourd’hui encore, les « ombres de la période coloniale », est-ce nécessairement tomber dans une repentance névrotique ou dans l’autoflagellation consistant à s’estimer responsable d’une culpabilité qui devrait incomber à nos seuls aïeux ?

Cette conférence sera l’occasion d’attirer l’attention sur un risque bien réel : que le référendum prévu pour le 4 novembre soit une « mort de la pensée » et nous dispense de réfléchir sur ce qui, dans les tensions qui animent les forces en présence, pose précisément problème. Si nous vivons bel et bien dans une Terre « de parole et de partage », il est grand temps de proposer à la société calédonienne un espace où les choses, enfin, vont pouvoir être « dites ».

 

Conférence de Matthieu Solier, professeur de philosophie au lycée Blaise Pacsal, suivie d’échanges et de discussions.

Entrée libre et gratuite
Contact : universitepopulairenoumea@gmail.com

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Julie Decastille

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