Entrepreneurs calédoniens à impact – Sortie pédagogique à l’UNC

Entrepreneurs calédoniens à impact – Sortie pédagogique à l’UNC

Entrepreneurs calédoniens à impact

Ce mardi 4 mars, l’amphithéâtre 250 de l’Université de la Nouvelle-Calédonie a accueilli une table ronde qui a attiré de nombreux étudiants. La salle était presque comble pour écouter les témoignages de cinq professionnels venus partager leur expérience et leur vision du monde entrepreneurial. Deux classes du lycée avaient fait le déplacement : les STS MCO2 et la TSTMG2.

Animée par Naomi Daculsi, chargée de mission du dispositif Pépite NC, cette table ronde a permis aux étudiants de mieux comprendre les défis de l’entrepreneuriat et les réalités du monde professionnel.

Découvrir le monde de l’entrepreneuriat, apprendre à oser

Les intervenants, issus de domaines variés, étaient :

  • Cédric de Vivies, Directeur du groupe Général Dong
  • Catherine Bertrand, DRH du groupe Dang
  • Fanny Nosmas, Gérante de Saint Germain Boutique et Clean Mob Service
  • Sonia Crigt, Dirigeante de RE ART TECH, élue du bureau de la CPME
  • Bastien Preuss, Fondateur d’ODYSSEY & Nautilus 365

Des parcours inspirants et atypiques

Chaque intervenant a partagé son parcours unique, illustrant la diversité des chemins menant à l’entrepreneuriat. Fanny Nosmas, après un bac S au lycée Blaise Pascal et un bachelor en commerce, a intégré l’EGC avec une spécialisation en comptabilité, marketing et gestion. Elle a ensuite bénéficié du dispositif Pépite NC, affirmant que 95 % de son apprentissage s’est fait sur le terrain.

Sonia Crigt, titulaire d’un diplôme en finance internationale, également ancienne du lycée Blaise Pascal a rencontré des difficultés à valoriser ses diplômes en Nouvelle-Calédonie. Elle a commencé dans l’entreprise familiale, passant par tous les postes avant de monter en compétence.

Bastien Preuss, après des études universitaires en Nouvelle-Calédonie, en Métropole, au Canada et en Nouvelle-Zélande, a basculé d’une carrière scientifique vers l’entrepreneuriat. Il travaille désormais dans un club de plongée et crée des contenus immersifs 360°.

Cédric de Vivies, a une expérience dans plusieurs secteurs et possède une expertise dans la démarche de restructuration des entreprises ; il insiste sur l’importance de bien connaître son secteur d’activité et de savoir s’entourer.

Catherine Bertrand, initialement formée pour travailler dans le social, a changé de parcours suite à la maladie de son enfant. Elle est aujourd’hui DRH et spécialisée dans l’achat de sociétés.

Un message clé a émergé de cette rencontre :

« il n’existe pas de voie unique pour entreprendre, mais la détermination reste essentielle« 

Un focus sur l’impact social et environnemental

L’engagement sociétal et environnemental est devenu un enjeu central pour ces entrepreneurs. Fanny Nosmas a intégré une conscience environnementale dès la création de son entreprise, tandis que Sonia Crigt utilise des produits bio et enzymatiques pour minimiser l’impact écologique. Catherine Bertrand met en place des démarches éco-citoyennes au quotidien, et Cédric de Vivies a instauré une charte environnementale dans son entreprise. Bastien Preuss, quant à lui, plante un arbre pour chaque sortie en mer en partenariat avec une association.

Entreprendre en Nouvelle-Calédonie : opportunités et défis

Les échanges ont mis en lumière les spécificités du territoire. Cédric de Vivies a souligné le coût élevé du recyclage des pneus, démontrant ainsi les limites économiques compte tenu de la taille du marché local. Cependant, la proximité avec les acteurs économiques favorise les opportunités de collaboration et d’innovation. Accès au financement, reconnaissance des diplômes, mise en réseau… autant de défis à relever pour les jeunes entrepreneurs calédoniens.

De la lettre de motivation au savoir-être

Plusieurs lycées avaient également fait le déplacement, en plus des étudiants. En plus des MCO2 et la Terminale STMG2, le BTS GTLA du lycée Escoffier ont saisi cette opportunité pour échanger avec les intervenants et découvrir les réalités du monde entrepreneurial.


« Je reçois 50 CV et lettres de motivation par jour« , témoigne Catherine Bertrand. À une question sur ce qui doit figurer dans une lettre de motivation, sa réponse est claire : l’authenticité, l’envie, la personnalité. Elle souligne également le manque de connaissances des jeunes quant aux codes de l’entreprise et la nécessité d’y être préparé lors des études.

La gestion humaine et la charge mentale

Fanny Nosmas a évoqué la difficulté de s’imposer en tant que jeune cheffe d’entreprise face à des salariés plus âgés. Sonia Crigt a souligné que « les patrons tournent en rond, ce qui peut provoquer des maladies ». Catherine Bertrand a insisté sur l’importance de l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle pour éviter le burn-out. Cédric de Vivies organise des entretiens réguliers avec les salariés pour comprendre leurs attentes, et Bastien Preuss a rappelé que l’entrepreneuriat demande un gros investissement personnel et financier.


Regrets et conseils aux futurs entrepreneurs

Aucun des intervenants ne regrette son parcours. Ils conseillent de partir de ce qui nous tient à cœur, de déléguer ce que l’on ne maîtrise pas et de chercher les compétences chez les autres. Les avantages d’être son propre patron incluent la liberté d’organisation, mais les responsabilités et le manque de temps peuvent peser lourd.

La Terminale STMG2 en quête de modèles pour cultiver l'esprit entrepreneurial

Pépite : l’incubateur de l’entrepreneuriat

Le dispositif PÉPITE NC, porté par l’UNC, a pour mission de développer la culture entrepreneuriale. Il propose un accompagnement, des formations, un espace de coworking et des aides au financement aux étudiants, leur permettant ainsi de devenir entrepreneurs tout en poursuivant leurs études. Cet événement s’inscrit pleinement dans cette dynamique et illustre l’importance d’un écosystème de soutien pour encourager l’entrepreneuriat chez les jeunes.

À travers cette table ronde, enseignants et étudiants ont pu mesurer à quel point l’entrepreneuriat est une aventure humaine autant qu’économique. Un rendez-vous inspirant, qui pourrait bien susciter de nouvelles vocations parmi les participants.

Remerciements
Cet article a été écrit grâce aux précieuses prises de notes de la classe de STS MCO 2 du lycée Blaise Pascal. Ils ont réalisé une vidéo que vous pouvez visionner ci-dessous.
De chaleureux mercis et bravos pour leur professionnalisme !

La classe de STS MCO2 en visite dans le cadre de leur option "entrepreneuriat"

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Matthieu Dunias

Prof d'éco-gestion, co-pilote de la #STMGNumerique au lycée Blaise Pascal « La différence entre un rêve et un projet, c'est une date » - Walt Disney

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