L’histoire de la philosophie
Jeudi 14 mars de 18h à 19h30
Une conférence de Matthieu Solier, professeur de philosophie,
suivie d’échanges et de discussions
Amphithéâtre du lycée Blaise Pascal (22 rue Blaise Pascal, Anse-Vata)
Entrée libre et gratuite
Résumé de l’exposé
Comme toute histoire, l’histoire de la philosophie est marquée par des scansions, des continuités et des ruptures. Une vue d’ensemble fait globalement apparaître trois « blocs » plutôt homogènes : à la philosophie antique apparue au Vème siècle avant JC succèderait, à partir du XVIème siècle, la philosophie moderne qui elle-même céderait la place, à partir de la moitié du XIXème siècle, à la philosophie dite contemporaine. Pourquoi cette tripartition ? Quelles conceptions du monde sont propres à chaque période et pourquoi abandonne-t-on une conception du monde pour une autre ? La philosophie antique est-elle aujourd’hui dépassée, périmée ? La philosophie moderne serait-elle « plus vraie » que la philosophie antique et la philosophie contemporaine plus « actuelle » que la philosophie moderne ? Cette conférence s’attachera ainsi essentiellement à questionner le « sens » qu’il convient de donner à l’histoire de la philosophie dans son ensemble.
L’histoire de la philosophie peut ainsi être abordée selon deux logiques ou perspectives opposées : celle de la « philosophia perennis », d’après laquelle la philosophie n’aurait fait que développer les thèses en germe dans les philosophies de Platon ou celle d’Aristote – se contentant d’une répétition différenciée des grands principes philosophiques originels ; et celle du « progrès » à l’œuvre dans cette histoire, progrès qui conduirait à considérer les Anciens comme des vestiges historiques largement dépassés par des « Modernes » plus lucides, plus clairvoyants et plus « objectifs ». L’enjeu est clair : faut-il vraiment « jeter aux cendres de l’Histoire » toute une partie de la tradition philosophique ? Et si oui, laquelle ?
Car un lecteur un tant soit peu familier des thèses des grands philosophes n’aura pas manqué de constater que la plupart d’entre eux se contredisent sur les questions essentielles : Platon soutient la thèse de l’immortalité de l’âme et de la réincarnation alors qu’Épicure entend prouver que l’âme est matérielle et qu’elle disparaît avec la mort du corps. D’après Nietzsche, l’âme serait au contraire une pure fiction inventée pour domestiquer les individus. Dans le même registre, Descartes ou saint Thomas d’Aquin emploient tous leurs efforts à prouver l’existence de Dieu là où Marx ou Freud s’attachent à montrer que les croyances religieuses sont de pures illusions – et que tous gagneraient à s’en débarrasser afin de vivre mieux. Qui a raison ? Qui a tort ? Comment choisir entre ces différentes options qui apparaissent inconciliables ?
Il ne s’agira pas, dans cette conférence, d’élaborer une « contre-histoire de la philosophie » à la Michel Onfray (dont le mérite est pourtant d’attirer à juste titre l’attention sur des auteurs trop souvent oubliés des cursus scolaires et universitaires) mais de proposer très modestement des grands repères permettant à chacune et à chacun de comprendre selon quelle logique les grandes périodes philosophiques se trouvent articulées.
Contact : universitepopulairenoumea@gmail.com
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