Pour une école calédonienne au sens « Pays »
Comment « faire » pour construire de nouvelles synergies entre espaces culturels kanak et institutions académiques au sens « Pays » ?
Jeudi 6 septembre 2018 de 18h à 19h30
Amphithéâtre du lycée Blaise Pascal (22 rue Blaise Pascal, Anse-Vata)
Conférence de Eddie-Wayuone Wadrawane, docteur en sciences sociales et sociétés – mention Sciences de l’éducation, suivie d’échanges et de discussions.
Résumé de l’exposé
Savez-vous que le mot « école » vient à l’origine du latin scholè que l’on traduit classiquement par « loisir » ? Étymologiquement, l’école serait donc le « lieu des loisirs » et, par voie de conséquence, un lieu de plaisir – si l’on définit le loisir comme une activité que l’on exerce pendant son temps libre et pour le seul plaisir qu’on en retire. Le (léger) décalage qu’il peut y avoir entre ce sens originel de l’école et la manière dont la plupart des élèves ressentent et vivent leur expérience scolaire peut pour le moins étonner. Comment faire pour que l’école redevienne un lieu de plaisir – le plaisir d’apprendre, de partager, d’échanger, de construire ensemble, de se dépasser – et ne soit plus seulement perçue comme un lieu de contraintes ? Plus décisivement, le plaisir a-t-il sa place à l’École ?
En 2010 a eu lieu le « Grand Débat sur l’École calédonienne » qui a mobilisé l’ensemble des acteurs de la communauté éducative (enseignants, éducateurs, élèves, parents d’élèves, autorités coutumières, organisations syndicales…) autour de 18 questions. L’objectif était de réfléchir aux spécificités de l’école calédonienne (par rapport à la métropole) et aux manières de les prendre en compte, concrètement, afin d’adapter l’école aux réalités locales. On peut considérer que le résultat institutionnel de cette réflexion est le Projet Éducatif calédonien, voté par le Congrès en janvier 2016, et qui se met « en marche » autour de quatre ambitions (identité, diversité, environnement, ouverture géographique). Ces quatre ambitions sont-elles suffisantes pour que l’école calédonienne devienne véritablement le « creuset du destin commun » ? Faut-il aller plus loin et encourager la mise en place de mesures plus « volontaristes » afin de décloisonner les espaces éducatifs ? Faut-il aller jusqu’à rompre avec un modèle éducatif qu’on peut juger « en bout de souffle » ?
Enfin, l’un des points les plus surprenants lorsqu’on aborde la question scolaire, c’est le constat déroutant, bien établi par les sociologues et les spécialistes de l’éducation, d’après lequel l’école ne gommerait pas les inégalités sociales mais au contraire les renforcerait. Faut-il, dans ces conditions, concevoir l’échec scolaire comme une sorte de « fatalité sociale » et… culturelle ?
Que l’on soit professionnel ou acteur de l’éducation, parents soucieux de l’avenir (et du présent !) de nos enfants ou simple citoyen curieux de l’évolution de notre Pays, difficile de ne pas se sentir plus ou moins concerné par ces quelques problématiques touchant l’école, et notamment l’école calédonienne.
Afin d’y voir plus clair et de réfléchir à cette marche singulière de l’école calédonienne, nous vous invitons à venir écouter la conférence d’Eddy-Wayuone Wadrawane, ce jeudi 4 octobre, dans l’amphithéâtre du lycée Blaise Pascal, de 18h à 19h30 (voir affiche en PJ). Spécialisé en anthropologie de l’éducation et dans les rapports entre l’école et les populations kanak et océaniennes, Wayuone insistera particulièrement sur les nouvelles synergies à mettre en œuvre afin d’élaborer une école calédonienne « au sens Pays ».
Suite à cette conférence, vous aurez toute latitude pour échanger avec l’intervenant et/ou les autres auditeurs, pour oser poser les questions que vous jugerez essentielles (même et surtout si elles sont impertinentes), dans le but de faire réfléchir et de faire vivre publiquement ces débats qui manquent encore trop souvent dans notre belle société calédonienne…
Au nom du bureau de l’Université Populaire de la NC et avec respect et humilité,
Matthieu Solier, président de l’UPNC
« Ce dont on se rend compte, après avoir gravi une haute colline, c’est qu’il reste beaucoup d’autres collines à gravir », Nelson Mandela.
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