Dans le cadre du cours d’EFCK (Éléments Fondamentaux de la Culture Kanak), des élèves de 1ère, accompagnés de leurs professeurs, Mme Chartier et M. Case, sont devenus les auteurs de contes mélanésiens. Découvrez chaque semaine sur notre site, l’une de ces créations littéraires…
NGAZO, LE JALOUX
C’est l’histoire de deux frères, Loi et Meköti, dont la mère, Metrötre, était gravement malade.
Les deux frères travaillaient dur pour pouvoir se nourrir et s’occuper de leur mère.
Ils vivaient dans une tribu appartenant au clan de la terre, à l’Île des Pins.
Un matin, alors que les deux frères travaillaient aux champs, un ami, Ngazo, de la tribu voisine de WAPAN vint à leur rencontre. Impressionné par le travail des deux frères, Ngazo les complimenta sur leurs champs et aida les deux frères à les cultiver jusqu’au coucher du soleil.
Une fois la nuit tombée, Loi, Meköti, leur mère Metrötre et Ngazo mangèrent leurs récoltes du matin puis allèrent se coucher respectivement dans leur case.
Jaloux de l’abondance et de la beauté des champs des deux frères, Ngazo se réveilla au milieu de la nuit. Il alla aux champs pour détruire les cultures. Il arracha les ignames et les taros, coupa les régimes des bananiers et saccagea les champs prêts à être cultivés.
Au réveil, les deux frères constatèrent les dégâts causés la veille. Ils décidèrent d’aller voir Ngazo dans sa tribu pour lui demander s’il savait quelque chose sur ce qu’il s’était passé.
– Ngazo, sais-tu ce qu’il s’est passé cette nuit ?
– Je…Je ne sais pas… non, pourquoi ?
– Cette nuit, quelqu’un s’est introduit dans notre champ et a détruit toutes nos cultures.
– Ah bon… je n’ai rien entendu ! Je ne suis pas au courant, ce n’est pas moi !
Le petit frère remarqua qu’Ngazo se comportait de façon étrange et avait de la terre sur les mains.
– D’où provient cette terre que tu as sur les mains, Ngazo ?
– Euh… je suis allé labourer mes champs ce matin.
– Ce n’est pas possible, ta femme nous a dit que tu l’avais déjà fait, il y a 2 jours. Donc, d’où provient cette terre ?
Sans laisser le temps à Ngazo de répondre, les deux frères l’accusèrent d’avoir détruit leur champ. Ngazo avoua et fut humilié devant toute sa tribu.
Pour se faire pardonner, il leur fit un don d’ignames et de tarots, que les deux frères acceptèrent. Cependant, il fut aussi contraint de leur donner une partie de sa récolte tous les premiers dimanches de chaque mois pendant un an.
Depuis ce jour-là, Ngazo travailla beaucoup plus dur afin d’avoir assez de récoltes pour lui et les deux frères.
Il comprit donc qu’il ne faut pas faire aux autres ce que nous ne voulons pas qu’ils nous fassent.
Benjamin CUER, Lucile FRETARD, Lilian JALABERT (1S2)
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