L’apprentissage est au cœur du fonctionnement du cerveau. Chaque expérience, chaque découverte, chaque essai — réussi ou non — modifie notre manière de penser et d’agir. C’est grâce à l’apprentissage que le cerveau se construit, s’adapte et devient plus efficace face aux situations nouvelles.
Par exemple, lorsqu’un petit enfant touche une surface brûlante, il ressent la douleur et comprend aussitôt le danger : cette expérience grave dans son cerveau une information précieuse qu’il retiendra durablement.
Ainsi, en observant, en testant, en lisant, en apprenant, le cerveau enregistre sans cesse de nouvelles informations qui vont lui permettre de mieux guider des comportements futurs.
Apprendre, ce n’est pas seulement accumuler des connaissances : c’est véritablement changer la structure de son cerveau. À chaque nouvel apprentissage, les connexions entre les neurones se modifient, se renforcent ou se créent. Ce phénomène, appelé plasticité cérébrale, rend notre cerveau malléable, un peu comme une pâte à modeler qui se façonne au fil des expériences. Avec ses quelque 100 milliards de neurones, chacun relié à près de 10 000 autres, notre cerveau possède un potentiel de connexion immense. Chaque apprentissage, petit ou grand, laisse donc une trace durable dans ce vaste réseau et participe à sculpter notre manière de penser, de comprendre et d’agir.
Le cerveau peut être comparé à une immense forêt. Au départ, cette forêt est dense, remplie de sentiers possibles mais encore peu tracés. Apprendre, c’est comme ouvrir un chemin à travers cette végétation : au début, le passage est difficile, il faut faire un effort, répéter, s’y reprendre plusieurs fois. Mais à force d’emprunter ce même sentier, il devient plus visible, plus facile à parcourir — comme un chemin bien battu.
Chaque nouvel apprentissage crée ainsi de nouvelles pistes neuronales, c’est-à-dire des connexions entre les neurones. Plus on s’exerce, plus ces chemins deviennent solides et rapides à utiliser. Et si l’on cesse de les emprunter, la nature reprend ses droits : le sentier s’efface peu à peu, comme un souvenir qui s’estompe.
Ainsi, apprendre, c’est aménager la forêt de son cerveau : tracer, entretenir et renforcer les chemins qui nous permettent de comprendre, de raisonner et d’agir plus aisément.
La mémoire, c’est ce qui reste après avoir appris. Un peu comme une liaison aérienne qui relie différents points de notre cerveau, elle garde la trace des chemins que nous avons tracés dans notre cerveau. Chaque souvenir, chaque connaissance correspond à une connexion solide entre des neurones.
C’est grâce à la mémoire que nous pouvons nous rappeler les paroles d’une chanson, nos tables de multiplication ou encore notre numéro de téléphone. Plus nous empruntons ces chemins mentaux, plus ils deviennent faciles à retrouver. La mémoire, c’est donc la preuve que notre cerveau apprend, conserve et réutilise ce qu’il a construit au fil du temps.
Oublier fait partie du fonctionnement normal du cerveau. Il élimine progressivement les informations qui ne lui sont plus utiles, celles que nous n’utilisons plus. Reprenons l’image de la forêt : si un chemin n’est jamais emprunté, la végétation reprend sa place, et le sentier s’efface peu à peu.
Oublier n’est donc pas un défaut, mais un mécanisme naturel qui permet au cerveau de se concentrer sur ce qui est vraiment important et de garder ses chemins les plus utiles solides et accessibles.
Apprendre est un processus complexe : il est possible de souligner trois étapes importantes du fonctionnement du cerveau lors d’un apprentissage :
→ l’encodage : c’est le moment où le cerveau reçoit l’information pour la première fois. Il observe, écoute ou expérimente, et commence à créer de nouvelles connexions entre les neurones
→ le stockage : dans cette phase, le cerveau organise et structure l’ information pour en garder une trace durable. C’est comme ranger un objet dans un tiroir précis, prêt à être retrouvé plus tard
→ la récupération : enfin, le cerveau active l’information enregistrée pour l’utiliser. C’est le moment où l’on se souvient d’une leçon, d’un numéro de téléphone ou des paroles d’une chanson
Lire, surligner ou réécrire un cours sont des méthodes très répandues, mais elles sont en réalité parmi les moins efficaces pour apprendre. Alors, comment faire pour retenir vraiment ?
Apprendre par cœur présente de vrais avantages. Comme on mémorise une poésie ou une table de multiplication, cette technique permet de mobiliser très facilement les connaissances lors d’une évaluation et ainsi de se concentrer sur la réflexion et l’analyse. En outre, l’apprentissage par cœur permet de structurer la mémoire avec des plans de cours, des définitions ou encore des structures de phrases.
Les méthodes les plus efficaces d’apprentissages sont celles qui consistent à se tester, s’interroger, à refaire le cours : il s’agit de faire l’effort de se souvenir, de vérifier ce que l’on a retenu, et d’identifier ce qui manque. Par exemple, réciter son cours à voix haute ou sur papier le soi-même du cours , répondre à des QCM, flashcards, expliquer le cours à quelqu’un…
Toutes ces techniques actives sont celles qui entraînent réellement la mémoire et ancrent les apprentissages durablement.
C’est logique et clair
Le cerveau aime l’ordre et la structure : ainsi si les notions à apprendre sont structurées avec un plan, une carte mentale, si le vocabulaire est compris et si la présentation est ordonnée et visuellement colorée, le cerveau sera plus efficace dans la mémorisation et la restitution des informations.
Des émotions et des images sont associées aux notions à apprendre
Les émotions jouent un rôle essentiel dans l’apprentissage. Se passionner pour un sujet facilite évidemment son apprentissage.
Les images, elles, sont extrêmement puissantes : une image contient en effet bien plus d’informations qu’un simple mot, elle est traitée plus vite que l’écriture, et elle s’imprime plus facilement dans le cerveau.
Il est possible d’utiliser ces deux vecteurs pour stimuler le cerveau de manière un peu artificielle : par exemple, se raconter une histoire pour apprendre son cours, ou encore utiliser la technique du Palais de la mémoire qui consiste à ancrer chaque notions à apprendre sur un parcours de sa maison permet d’impliquer les émotions et les images dans l’apprentissage : cela renforce la mémorisation.
La mémorisation est active
Faire l’effort de mémorisation, tester sa mémoire, expliquer une notion à quelqu’un, ou même faire comme si l’on donnait un cours. Ce sont ces actions qui ancrent réellement les connaissances.
Pour qu’un apprentissage soit efficace, certaines conditions doivent être réunies. Tout d’abord, il est important de comprendre que le cerveau n’est pas multitâche : il ne peut se concentrer pleinement que sur une seule chose à la fois. Essayer d’apprendre de manière active tout en consultant son téléphone, est tout bonnement inefficace.
Toutes les conditions doivent être réunies pour être disponible et attentif pendant l’étude : un environnement calme, sans distractions, favorise la concentration
Enfin, il est essentiel de faire régulièrement des pauses : elles aident à reposer l’esprit et à consolider les connaissances acquises. La méthode et les appli Pomodoro permettent de découper et d’alterner de manière optimum les temps de travail (25 mn) et de pause (5 mn)
Pour mieux apprendre et mémoriser, certaines astuces peuvent être utiles. On entend souvent parler de mémoire auditive ou visuelle, mais il est plus efficace d’utiliser plusieurs canaux pour renforcer l’apprentissage.
Le chunking est une autre technique très efficace : il s’agit de tronçonner un gros bloc d’informations en petits ensembles plus faciles à mémoriser. Par exemple, plutôt que d’essayer de retenir un long numéro de téléphone (0800788445), on le retient par petits morceaux plus digestes (0800 788 445).
Enfin, le magic seven rappelle que le cerveau ne peut raisonnablement assimiler plus de 7 nouvelles notions sur une séquence d’apprentissage : cela invite à programmer les apprentissages de manière plus efficace.
La courbe de l’oubli montre que notre mémoire efface très rapidement les informations nouvellement apprises si elles ne sont pas réactivées. Dans les heures qui suivent un apprentissage, nous oublions déjà une grande partie du contenu. Puis, la vitesse d’oubli ralentit progressivement.
Le principe essentiel est que plus on attend pour réviser, plus l’information s’efface, et plus l’effort nécessaire pour la retrouver augmente. À l’inverse, chaque révision remet l’information “en haut” de la mémoire, ce qui rend l’oubli de plus en plus lent.
Ainsi, quelques réactivations espacées suffisent pour ancrer durablement un savoir. C’est ce mécanisme qui fonde les méthodes de révision efficaces, comme les répétitions espacées.
Pour lutter contre l’oubli, il ne suffit pas d’apprendre une information une seule fois : il faut la réviser régulièrement.
Les recherches montrent que des révisions espacées dans le temps renforcent la mémoire à long terme. À chaque révision, la courbe de l’oubli s’aplatit : on retient plus longtemps, avec moins d’effort. En pratique, prévoir environ cinq révisions permet de consolider efficacement une connaissance.
Mais que faire lorsqu’il y a beaucoup de choses à apprendre ?
Il est important de réactiver les informations très vite après les avoir découvertes, car c’est dans les premiers jours que l’oubli est le plus rapide. On peut par exemple se fixer une petite routine :
→ apprendre un contenu le lundi
→ se poser 5 questions le soir-même
→ puis revoir l’information le lendemain
→ et encore le surlendemain
Ces petites réactivations régulières, même très courtes, suffisent à faire passer une information de la mémoire à court terme vers la mémoire durable.